mardi 8 mars 2016

Kevin Brooks – Captifs / chronique

Quelques informations sur ce livre :

Auteur : Kevin Brooks
Titre : Captifs
Éditeur : Super 8 éditions
Nombre de pages : 336
Prix : 18,00 €
Date de sortie : 10 mars 2016


Quatrième de couverture :

« J'ai cru qu'il était aveugle. C'est comme ça qu'il m'a eu. » Quand Linus, jeune fugueur de 16 ans, se réveille sur le sol d'un bunker profondément enfoui sous terre, c'est d'abord la panique qui le saisit. De toute évidence, il a été kidnappé et enfermé ici. Mais pour quel motif ? Et qu'attend-on de lui ?

Une petite fille apeurée. Un vieil homme malade. Un toxicomane sur les nerfs. Un consultant arrigant. Une jeune femme dépressive. Capturés comme lui, en pleine ville, en plein jour. Nourris, désormais, et constamment filmés par des caméras. Pourquoi eux ? Et pourquoi maintenant ?

Bientôt, et tandis que le temps commence à perdre de sa substance, que l'angoisse et la colère le cèdent lentement au désespoir, une terrible vérité se fait jour. Il ne s'agit plus de sortir. Il s'agit de survivre. Ensemble. Le plus longtemps possible. Parce qu'il n'y a peut-être rien d'autre à faire.

Couronné par la très prestigieuse médaille Carnegie, Captifs a fait l'objet outre-Manche d'une vive polémique. On lui a notamment reproché sa violence et son nihilisme radical.  « Ignoble et dangereux », vitupérait le Telegraph. « Monumental » déclarait dans le même temps le Times. Et de conclure : « Tout le monde devrait lire ce roman. »


Ce que Cédric en a pensé :

Trois ans après sa sortie controversée au Royaume-Uni, CaptifsThe bunker diary en VO – débarque dans nos contrées par le biais de Super 8 éditions. Et qui mieux que cette brillante maison d'édition pour nous offrir sur un plateau d'argent ce roman subversif ? Un livre qui se trouve pile dans leur ligne éditoriale à contre-courant si jouissive.

Captifs narre l'histoire de six personnes enlevées et enfermées dans un bunker. Pourquoi elles ? Mystère. Quelles sont les motivations du kidnappeur ? Mystère. Quel est son but ? Mystère. Ce qui est sûr, c'est qu'il va leur falloir composer avec les règles de leur geôlier pour survivre. S'évader ? La seule issue possible étant un ascenseur qu'elles ne peuvent actionner elles-mêmes, cela semble hors de propos. Mais pourquoi ne pas essayer ? Après tout, elles n'ont pas grand chose à perdre...

Le récit de cette captivité est rapporté par Linus, adolescent de seize ans qui est le premier a être arrivé dans les lieux, sous la forme d'un journal de bord (quasiment) quotidien – d'où le titre en VO. Il consigne dans son carnet les faits et gestes de chacun de ses codétenus et ses pensées propres. L'idée est bonne et réussie, car à mesure que les jours défilent, la psychologie du personnage évolue ; il ne s'exprime plus de la même façon, ne pense plus de la même façon, déstabilisé psychologiquement par les conditions de détention qui, selon l'humeur de leur tortionnaire qui contrôle tout – la température, la lumière, le rationnement, etc. – peuvent parfois s'avérer extrêmes.

Sans avoir trouvé ce roman aussi violent et nihiliste que l'annonce l'éditeur, je dois reconnaître qu'il sort des sentiers battus et qu'il est à mille lieues d'une quelconque bien-pensance. Un thriller à huis-clos captivant qu'il est impossible de lâcher une fois entamé.


Extrait :

« Le feu et la damnation éternels, les diables, les fourches, les charbons ardents... Mon Dieu, imagine ça ! Tu passes la moitié de ta vie à te moquer de l'idée de ciel et d'enfer, et puis tu meurs, persuadé que tout est fini. Mais ce n'est pas fini. Il y a vraiment un enfer. En fait, tout est vrai. Sérieux. Et toi, tu es là à rôtir pendant que le diable te lance ses imprécations et que des diablotins hurlants t'arrachent les yeux...
Ce serait carrément gênant, non ? »

3 commentaires:

  1. Violent au sens propre du terme non, mais sinon oui... J'ai adoré !!!

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  2. J'adore les huis-clos ! Je l'ai dans ma PAL il va très vite passer à la casserole mdr

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