dimanche 29 novembre 2015

Edgar Cantero – Le monde caché d'Axton House / chronique

Quelques informations sur ce livre :

Auteur : Edgar Cantero
Titre : Le monde caché d'Axton House
Éditeur : Super 8 éditions
Nombre de pages : 460
Prix : 19,00 €
Date de sortie : 9 avril 2015


Quatrième de couverture :

Âgé d'une vingtaine d'années, A. vient d'hériter d'Axton House, un mystérieux domaine niché dans les bois de Point Bless, en Virginie.

A. ignorait avoir un parent éloigné nommé Ambrose Wells qui vivait aux Etats-Unis, et savait encore moins que la pauvre homme s'est récemment défenestré le jour de son cinquantième anniversaire, tout comme l'avait fait son père, au même âge, trente ans plus tôt.

Accompagné de Niamh, A. va de surprise en surprise. Quel sens donner à ses suicides ? Où est passé le majordome qui s'est enfuit le jour de la mort d'Ambrose Wells ?

Prenant possession des lieux, Niamh et A. vont tenter de résoudre les nombreuses énigmes auxquelles ils sont confrontés. Quel mystère abrite le labyrinthe du jardin ? Que cachent les pièces secrètes d'Axton House ? Et que penser de cette rumeur qui voudrait qu'à chaque solstice d'hiver, sous le pâle halo lunaire, un mystérieux rassemblement s'y produise ?

Les amateurs de jeux de piste, de chasses au trésor et de sociétés secrètes seront comblés. Composé de notes, de rapports, de lettres et de journaux divers, Le monde caché d'Axton House rend aussi bien hommage à Shinning qu'à L'Ombre du vent de Carlos Ruiz Zafón.

Un roman étrange, malicieux et riche en rebondissements dans lequel on plonge avec une facilité déconcertante.


Ce que Cédric en a pensé :

Lorsqu'il débarque aux Etats-Unis pour prendre possession d'Axton House, domaine niché dans des bois virginien dont il vient d'hériter, A., jeune homme âgé de vingt-trois ans, est à mille lieues de se douter de ce qui l'y attend. Accompagné de Niamh, adolescente au look destroy, muette et entichée de lui mais à qui il refuse de se donner, il va aller de surprise en surprise et va devoir redoubler d'efforts pour résoudre toutes les énigmes que la vieille bâtisse abrite en son sein ; énigmes disséminées par son défunt parent.

Ce livre – premier roman de l'auteur espagnol – m'a à la fois captivé et déconcerté. Captivé car l'histoire est réellement prenante, intrigante et passionnante ; déconcerté car sa forme narrative est innovante mais pour le moins singulière : Edgar Cantero a transposé à la littérature une méthode narrative qui a fait ses preuves au cinéma depuis de nombreuses années en écrivant le premier roman « found footage ». Et qui dit found footage, dit fantômes, mystère, cauchemars, angoisse, tout ce dont il est question dans ce livre.

Le récit est donc conté par le biais de nombreuses descriptions de séquences filmées soit par des caméras de vidéosurveillance, soit par des caméscopes appartenant aux protagonistes et entreposés dans différentes pièces du domaine. Le tout entrecoupé par des billets extraits des journaux intimes des deux personnages principaux, de la reproduction de télégrammes, ou encore d'épîtres qu'A. adresse à une certaine tante Liza, domiciliée à Londres. A aucun moment, sinon quelques pages seulement, la narration n'est « classique ».

Encore une réussite pour Super 8 éditions qui excelle dans l'art de nous offrir des romans d'un autre genre qu'on ne trouvait nulle part ailleurs auparavant. Bravo et merci !


Extrait :

« Cette fois, ce n'était pas un appel au secours. C'était de la musique pour le plaisir de la musique. Ce dont je me suis rendu compte en pénétrant dans le salon-transformé-en-dance-floor pour y trouver Niamh rebondissant sur le canapé, ses extensions violettes et bleues fouettant l'air. Mais quelque chose ne collait pas ; je connais ses goûts musicaux : punk trash et garage rock ; elle adore pogoter avec des skinheads au fond d'un squat, le genre de mecs qui boivent de la bière dans des gobelets en plastiques. Là, c'était différent. Il y avait des synthés qui faisaient couler des nappes d'eau salée sous mes pieds. Il y avait des percussions qui éclataient comme des feux d'artifice et déplaçaient les meubles, et puis un crescendo en spirale, halluciné, irrégulier, dissonant de pure électricité, comme un typhon qui aurait expédié nos corps dans la ionosphère. Il y avait des orchestres de cuivre et un chœur de sirènes, un piano d'Islande et tout ça était là, visible, palpable dans Axton House. Ça nous secouait, ça nous baisait, ça nous suspendait très haut, hors de portée d'Au Secours dressé sur ses pattes arrières. Ça racontait des couchers de soleil magenta et des chaises de patio en plastique sur lesquelles pousse de la mousse à cause des orages d'été qui dévalent des pistes de bulldozer. Ça aspergeait un flou artistique de feux de voitures fonçant sur des autoroutes la nuit et nous cognait le visage comme un vent à deux cent vingt kilomètres heure. Ça évoquait Niamh jouant de la guitare, nue et trempée sur une plage des Fidji. »

 

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