lundi 5 octobre 2015

Oscar Wilde – Le portrait de Dorian Gray / chronique



Quelques informations sur ce livre :

Auteur : Oscar Wilde
Titre : Le portrait de Dorian Gray

Nombre de pages : 253

Éditeur : Le Livre de Poche

Prix : 3,30 €

Date de sortie : 1890




Quatrième de couverture :

« Au centre de la pièce, fixé à un chevalet droit, se dressait le portrait en pied d'un jeune homme d'une extraordinaire beauté physique, devant lequel, à peu de distance, se tenait assis le peintre lui-même, Basil Hallward, celui dont, il y a quelques années, la disparition soudaine a, sur le moment, tant ému le public et donné lieu à d'étranges conjectures. »

Or Dorian Gray, jeune dandy séducteur et mondain, a fait ce vœu insensé : garder toujours l'éclat de sa beauté, tandis que le visage peint sur la toile assumerait le fardeau de ses passions et de ses péchés. Et de fait, seul vieillit le portrait où se peint l'âme noire de Dorian qui, bien plus tard, dira au peintre : « Chacun de nous porte en soi le ciel et l'enfer. »

Et ce livre lui-même est double : il nous conduit dans un Londres lugubre et louche, noyé dans le brouillard et les vapeurs d'opium, mais nous ouvre également la comédie de salon des beaux quartiers. Lorsqu'il parut, en 1890, il fut considéré comme immoral. Mais sa singularité, bien plutôt, est d'être un roman réaliste, tout ensemble, et un roman d'esthète - fascinants, l'un et l'autre, d'une étrangeté qui touche au fantastique.



Ce que Cédric en a pensé :

Unique roman d'Oscar Wilde publié en 1890 et révisé en 1891, Le portrait de Dorian Gray a été jugé répugnant à sa sortie par de nombreux journaux de l'époque ; cent vingt-cinq ans plus tard, je me demande bien pourquoi. L'histoire de ce dandy à la jeunesse éternelle ne m'a absolument pas choquée. D'ailleurs j'ai du mal à comprendre ce qui a pu heurter la sensibilité des bien-pensants de l'époque ; les mœurs et les mentalités étaient différentes, d'accord, mais j'ai beau chercher, je ne vois pas. L’œuvre est emplie de cynisme, certes – les tirades de Lord Henry sont jubilatoires, le personnage est pour beaucoup dans la qualité de l'ouvrage –, mais ceci, je pense, plus dans le but de faire réfléchir le lecteur que pour le choquer : Oscar Wilde était une personne équivoque, il n'est pas étonnant que son unique roman le soit également. Quant aux soi-disant attirances homosexuelles entre les personnages, cela ne m'a pas sauté aux yeux ; ils éprouvent une attirance les uns envers les autres, certes, mais de la à dire que cette attirance est charnelle, il y a un pas que je ne franchirai pas.

Quoi qu'il en soit, les qualités littéraires de ce roman sont indéniables et j'ai pris énormément de plaisir à le parcourir. La subtile touche de fantastique (le portrait de Dorian Gray vieillit à sa place) que l'auteur a enclavée dans son récit décuple son intérêt. Ce procédé lui permet de disserter sur l'art, la beauté, la jeunesse, et de faire l'éloge d'une philosophie de vie qui lui était chère : l'hédonisme. Et cette fin, mes aïeux, quelle fin ! Une des meilleures fin de roman qu'il m'ait été donné de lire, tout bonnement !

 

Citation :

« Quand nous sommes heureux, nous sommes toujours bons, mais, quand nous sommes bons, nous ne sommes pas toujours heureux. »

 

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