Quelques informations sur ce livre :
Auteur : Toni Morrison
Titre : Délivrances
Nombre de pages : 198
Éditeur : Christian Bourgois Éditeur
Prix : 18,00 €
Date de sortie : 20 août 2015
Quatrième de couverture :
Dans
son onzième roman, qui se déroule à l'époque actuelle, Toni Morrison
décrit sans concession des personnages longtemps prisonniers de leurs
souvenirs et de leurs traumatismes.
Au centre du récit, une jeune femme qui se fait appeler Bride. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Au fil des ans et des rencontres, elle connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une fois délivrée du mensonge – à autrui ou à elle-même – et du fardeau de l'humiliation, elle saura, comme les autres, se reconstruire et envisager l'avenir avec sérénité.
Au centre du récit, une jeune femme qui se fait appeler Bride. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Au fil des ans et des rencontres, elle connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une fois délivrée du mensonge – à autrui ou à elle-même – et du fardeau de l'humiliation, elle saura, comme les autres, se reconstruire et envisager l'avenir avec sérénité.
Ce que Cédric en a pensé :
Parce que sa peau est noir ébène, Lula Ann – qui se fera plus
tard appeler Bride – est rejetée par sa mère qui ne se figure pas avoir
pu engendrer une enfant à la chair si sombre, elle la mulâtre au teint
clair. D'autant plus que le père de la petite, bien qu'afro-américain,
est également doté d'une carnation exsangue ! Ce manque d'affection et
d'amour maternel va avoir des conséquences pernicieuses sur la vie de la
petite Lula Ann qui, dans l'espoir d'obtenir un peu de reconnaissance
et de tendresse de la part de sa génitrice, va commettre un acte
désespéré et lourd de conséquences ; adulte, elle devra composer avec
cette terrible décision prise à l'âge de huit ans.
Toni Morrison, romancière âgée de quatre-vingt quatre ans, lauréate
du prix Pulitzer en 1988 et prix Nobel de littérature en 1993, nous
livre dans ce roman – son onzième – une épopée haute en couleur sur fond
d'abandon et de racisme. Délaissée par sa mère et ostracisée par ses
semblables, Bride a dû rivaliser d'efforts pour se hisser dans la
société et ne ménage pas sa peine au quotidien pour se fondre dans la
masse. Par le truchement de cette âme blessée, Tim Morrison s’emploie à
interpeller le lecteur, à l'interroger sur les conflits et les
changements culturels de notre époque ; le tout dans un style frais,
simple mais jamais simpliste, non dénué d'humour, et en donnant la
parole à plusieurs de ses protagonistes qui se relayent tour à tour pour
nous narrer l'histoire de la petite Lula Ann, devenue la pimpante
Bride.
Un roman passionnant qui se lit d'une traite.
Citation :
« Ça m'a donné une leçon que j'aurais dû savoir tout ce temps-là : ce
qu'on fait aux enfants, ça compte. Et ils pourraient ne jamais oublier.
Elle a un boulot de tonnerre en Californie, mais elle n'appelle plus ni
ne vient plus me voir. Elle m'envoie de l'argent et des trucs de temps à
autre, mais ça fait je ne sais combien de temps que je ne l'ai pas vue. »
« Comme elle se plaignait de sa mère, elle lui avait dit que Sweetness la
détestait en raison de sa peau noire.
– Ce n'est qu'une couleur, avait-il dit. Une caractéristique génétique :
pas un défaut, pas une malédiction, pas une bénédiction ni un péché.
– Mais, avait-elle riposté, les autres croient que les différences
raciales...
Booker l'interrompit.
– Scientifiquement, il n'existe rien de tel que la race, Bride, donc le
racisme sans race est un choix. Enseigné, bien sûr, par ceux qui en ont
besoin, mais c'est tout de même un choix. Les gens qui le pratiquent ne
seraient rien sans lui.
Ses propos étaient rationnels et, à l'époque, réconfortants, mais ils
n'avaient pas grand-chose à voir avec l'expérience au quotidien, comme
le fait d'être assisse dans une voiture sous le regard ahuri de petits
enfants blancs qui n'auraient pu être davantage fascinés s'ils s'étaient
trouvés dans un musée de dinosaures. »
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