mardi 6 octobre 2015

Jim Harrison – Péchés capitaux / chronique



Quelques informations sur ce livre :

Auteur : Jim Harrison
Titre : Péchés capitaux
Nombre de pages : 350
Éditeur : Flammarion
Prix : 21,00 €
Date de sortie : 2 septembre 2015





Quatrième de couverture :

A la suite de son enquête sur le Grand Maître, l'inspecteur Sunderson, désormais à la retraite, n'aspire qu'à se mettre au vert dans un bungalow du Nord Michigan. Aussitôt installé, il découvre que ses voisins, la famille Ames, sèment la terreur dans toute la région. Les autorités locales avouent leur impuissance face à ce ce clan qui vit en dehors des lois et commet les crimes les plus crapuleux. Quand une série de meurtres éclate en pleine saison de pêche à la truite, Sunderson est contraint de reprendre du service.
Dans Péchés capitaux, Jim Harrison joue ouvertement avec les codes du roman noir et dresse un portrait grinçant de l'Amérique profonde, gangrenée par la violence, où le sexe est plus jouissif et envahissant que jamais.

Jim Harrison est né en 1937 à Grayling dans l’État du Michigan. Il a écrit plus de vingt-cinq ouvrages, dont les célèbres Légendes d'automne, Dalva, De Marquette à Vera Cruz. Son œuvre a été traduite dans vingt-sept langues. Péchés capitaux est son cinquième livre publié chez Flammarion, après Une odysée américaine (2009), Les Jeux de la nuit (2010), Grand Maître et Une heure de jour en moins (2012) ainsi que Nageur de rivière (2013).


Ce que Cédric en a pensé :

Adepte de l'excellente émission télé La Grande Librairie, je me suis laissé convaincre par l'enthousiasme de François Busnel à l'endroit de ce roman dont le titre me plaisait énormément, et je me suis précipité dessus. Autant annoncer la couleur tout de suite, je ne partage pas du tout l'engouement du journaliste. Et ce pour plusieurs raisons au premier rang desquelles figure la concordance des temps. En effet, l'auteur (le traducteur ?) utilise le passé simple aussi bien pour rapporter les faits se déroulant au moment de la narration que pour relater ceux se situant en amont sur la ligne du temps ; il en résulte une difficulté à appréhender où l'on se situe dans la chronologie des évènements qui nuit au récit. L'utilisation du plus-que-parfait – comme le préconise les règles d'écriture – aurait permis d'éviter cet écueil. J'ai du mal à comprendre comment un auteur aussi chevronné – Péchés capitaux est tout de même rien moins que le treizième roman de Jim Harrison, sans compter ses nombreux recueils de nouvelles – peut trébucher sur ce point capital ; si c'est un exercice de style (n'ayant lu aucune autre œuvre du romancier, je ne suis pas en mesure de savoir si cela est récurent dans ses écrits), il ne me sied guère.

Ensuite, l'histoire de ce sexagénaire, policier à la retraite et divorcé, qui s'achète un petit chalet dans le Michigan, au bord d'une rivière, pour pêcher au calme, et qui se retrouve au milieu d'une histoire de meurtres ayant lieu au sein d'une famille de psychopathes incestueux et adeptes de la gâchette qui lui tient lieu de voisinage, entamant au passage une relation charnelle avec une des filles de la famille, de quarante-sept ans sa cadette, ne résistant pas au petit cul qu'elle trémousse à dessein devant lui, ne m'a pas emballée et m'a même passablement ennuyée. L'auteur excelle pourtant dans les plongées au plus profond de l'âme de son principal protagoniste qui dresse le bilan peu reluisant de sa vie et de ses nombreux abandons aux péchés capitaux pourtant frappés d'opprobre par le tout-puissant, comme cela lui a été signifié par le gardien du temple de sa paroisse durant sa prime jeunesse, ce qui l'a profondément marqué. Mais le tout manque de liant.

Alors oui, mis à part le problème temporel souligné plus haut, c'est très bien écrit, mais le style ne fait pas tout : si l'histoire n'est pas au rendez-vous, il est difficile d'attiser l'intérêt du lecteur et de titiller sa curiosité. Et, pour moi, ce roman a manqué d'une histoire prompte à titiller ma curiosité et à attiser mon intérêt.


Citation :

« Sunderson se demanda ce qui rendait les hommes si négligents. Ce n'était pas simplement l'alcool, mais leur esprit corrompu qui les poussait à picoler, un malaise général qui les faisait renoncer au bon sens et à l'ordre. C'était le péché mortel de la gourmandise qui l'incitait à boire encore et encore. Il ne pouvait pas incriminer le divorce, car son alcoolisme avait commencé bien avant et en avait même constitué l'une des raisons. »

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